Dis leur que j’existe… Maman.
Une journée après l’autre, de défaites en victoires,
Je t’ai vu doucement accepter mon départ.
De remises en question en doutes interminables,
Tu apprends peu à peu à vivre l’inacceptable.
Je suis heureux, Maman, quand je te vois sourire,
Et quand je sens en toi lentement la paix venir.
Je peux voir dans ton cœur que la colère s’efface,
Et que c’est notre amour qui enfin prend sa place.
Je peux voir la tendresse inonder ton sourire,
Quand tu penses en silence à nos rares souvenirs.
Je peux voir ton visage, d’où s’effacent les larmes,
Et où colère et peine déposent enfin les armes.
Alors pourquoi parfois ce chagrin dans tes yeux ?
Et pourquoi cette douleur, qui soudain ressurgit,
Qui bondit comme un fauve quand les autres m’oublient…
Comment est-il possible, après tant de douleurs,
Qu’ils puissent nier ma vie et me fermer leur cœur ?
Toi qui m’as eu, Maman, l’espace de quelques mois,
Dans ton ventre blotti, là, tout au creux de toi.
Toi qui m’as mise au monde, une fois ma vie enfuie
Ou qui m’a vu vivre quelques jours, quelques mois et mourir dans tes bras,
Ne les laisse pas me perdre à nouveau vers l’oubli.
Il en est parmi eux qui disent croire en Dieu,
Bien qu’ils ne l’ait pas vu, Il existe à leurs yeux.
Alors comment osent-ils lorsqu’ils parlent de moi,
Dire : « Nous ne l’avons pas vu » et puis en rester là ? « Nous ne l’avons pas connu », « Il n’était pas vivant », « Pour nous tu le comprends, tu n’as pas eu d’enfant »
C’est tellement plus facile de tout réinventer,
Plutôt que d’accepter ma mort prématurée.
Comme ils sont lâches, Maman, et comme j’aurais aimé,
Qu’ils me fassent une place dans leur réalité…
Ce sera dur encore, il te faudra lutter, pour leur faire comprendre que j’ai bien existé.
Que mon cœur a battu, logé au creux de toi,
Et que c’est bien une vie qui s’est arrêtée là.
Mais tu ne seras pas seule dans ce si long combat,
Je serai là, Maman, blottie tout contre toi.
Pour finir, Maman, s’il te plaît persiste, et encore une fois, dis leur que j’existe…
– Auteur inconnu –